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Pour la quatrième fois, la présidente de la Commission européenne madame Ursula von der Leyen a prononcé le Discours sur l’état de l’Union – traduisez SOTEU en anglais. C’est désormais un rendez vous incontournable pour qui s’intéresse à la politique européenne et de ses États membres. L’exercice est cette année particulier car le chemin tracé par la présidente de la Commission intervient à quelques mois des élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin. Ursula Van der Leyen dresse une sorte d’évaluation des quatre ans de sa présidence marquée par des crises successives : Covid, Brexit, guerre de la Russie contre l’Ukraine, énergie, inflation et difficultés sociales, … un bilan de l’action de la Commission européenne certes, mais aussi un panel d’orientations pour l’Europe dans le monde complexe qui est le nôtre.
Elle souligne la position géostratégique naissante et affirmée de l’UE : « Regardez où en est l’Europe aujourd’hui. Nous avons assisté à la naissance d’une Union géopolitique – en soutenant l’Ukraine, en s’opposant à l’agression de la Russie, en répondant à l’affirmation de la Chine et en investissant dans des partenariats. »
Ce faisant elle introduit le débat sur les exigences de notre époque auxquelles doit répondre l’UE, en son sein et dans ses actions et relations avec le reste du monde. Les dossiers sont lourds et prégnants : politique migratoire, soutien à l’Ukraine, questions écologiques et environnementales, réchauffement climatique, relations avec les territoires, économie, transition numérique. Pas loin de dix dossiers phares dont l’intelligence artificielle, les défis numériques, le spatial. Reprenons ici quelques éléments de son intervention.
Parlant d’intelligence artificielle elle affirme, je cite : « L’Europe doit ouvrir la voie à un nouveau cadre mondial pour l’IA, reposant sur trois piliers : les garde-fous, une gouvernance et l’orientation de l’innovation ». Un thème qui nous concerne tous et bouleverse notre vie à des degrés divers : citoyens, médias, industrie, santé, éducation, et autres.
Le Pacte Vert (Green deal) est un peu son bébé, elle lance ce projet central dès son arrivée à la Présidence. Ici encore le défi est grand et pas facilement acceptable par le plus grand nombre. On se souvient du débat au Parlement européen qui avait failli tordre le cou au texte principal du Pacte, la loi sur la restauration de la nature (voir mon article de juillet 23).
Il s’agissait de donner sa place à une nature souvent mise à mal par des pratiques agricoles et industrielles, une artificialisation des sols, une urbanisation toujours plus gourmande en terres et en nature.
Avec le Pacte vert, porté avec force par la Commission, c’est une feuille de route environnementale pour l’Union européenne et un signal pour le reste du monde. Il a du sens et est d’autant mieux admis que cette année les épisodes caniculaires ont été spectaculaires, désastreux dans beaucoup de régions européennes et ailleurs. La transition écologique est donc une urgente nécessité. Sur le sujet : « Nous restons ambitieux. Nous nous en tenons à notre stratégie de croissance. Et nous nous efforcerons toujours d’assurer une transition juste et équitable ». Et d’annoncer dans la foulée un ensemble de mesures en faveur de l’énergie éolienne.
Un temps fort du discours est l’annonce de mesures contre les pratiques anticoncurrentielles de la Chine dans de nombreux secteurs. Cela peut « friter ». La présidente affirme vouloir lancer « une enquête anti-subventions sur les véhicules électriques en provenance de Chine ». Et d’ajouter : « Les marchés mondiaux sont désormais inondés de voitures électriques chinoises moins chères. Et leur prix est maintenu artificiellement bas par d’énormes subventions publiques. Cela fausse notre marché ».
L’élargissement est un chemin que veut emprunter l’UE. « L’Europe des 30 est en marche » était le titre d’un ouvrage publié en 2007 par Philippe Deloire. La prospective d’alors se précise. Ursula von der Leyen semble faire le choix d’une Europe élargie et approfondie. L’Ukraine est l’invitée de cet élargissement lorsque le conflit avec la Russie sera terminé. Mais au-delà du message d’espoir que veut lui lancer la Commission il convient de constater les progrès effectués par ce pays en vue de rejoindre les Vingt-Sept : « Le futur de l’Ukraine est dans notre Union… tout comme celui des Balkans occidentaux et de la Moldavie ». Mme Leyen se projette dans une Europe à 30 voire à 35 : « Dans un monde où la taille et le poids comptent, il est clairement dans l’intérêt stratégique et sécuritaire de l’Europe de compléter notre Union ». La théorie du « nombre critique « d’habitants en quelque sorte.
Mais elle est consciente de la difficulté de l’entreprise et confirme quelques instants plus tard que ces élargissements poseront des problèmes de gouvernance… elle devra sans doute évoluer. Élargir ou approfondir ? pour elle la réponse est claire : « Nous pouvons faire les deux ». La question est corrélée à celle des migrations et l’accueil des réfugiés que les peuples n’admettent que difficilement : « Chaque jour, nous constatons que les conflits, le changement climatique et l’instabilité poussent les gens à chercher refuge ailleurs ». D’une grande complexité le sujet sera long à résoudre et pourra influencer le vote des citoyens lors des élections européennes.
Elle est convaincue de pouvoir avancer sur ce dossier épineux : « J’ai toujours eu la ferme conviction que les migrations doivent être gérées ». L’humain et les valeurs fondatrices de l’UE sont ici convoquées.
Pour conclure, un discours sur l’état de l’Union que j’ai trouvé fluide et adapté à un public large. Le citoyen européen doit se sentir concerné car informé. Certes les canaux de l’information ne sont sans doute pas tous ouverts mais les médias ont fait leur job. La question centrale est l’intérêt que l’on porte ou pas à la chose européenne, notamment à l’approche des élections des parlementaires représentant les peuples. Il ne faudra pas se tromper, car comme l’affirme Ursula von der Leyen « l’avenir du continent dépend des choix que nous faisons aujourd’hui ».
merci de ce résumé d’un mandat. Il est sans doute trop tôt pour faire un bilan profond de ce qui a été réalisé tant l’imprévisible a frappé à notre porte. Crises sanitaire et climatique, guerre, incertitudes sur nos alliés et nos rivaux, « crise » migratoire.… Le debat démocratique doit avoir lieu d’ici et pendant les élections européennes. Il ne fait que s’ouvrir !
D’après Bruyas : « L’abandon de l’Arménie pour mieux obtenir du pétrole de l’Azerbaïdjan pro-turque »
L’Union européenne a annoncé, ce mardi 26 septembre, une aide humanitaire de cinq millions d’euros à destination du Haut-Karabagh, une région séparatiste de l’Azerbaïdjan à majorité arménienne. Récemment reprise par le pays, sa population fuit par milliers vers l’Arménie voisine.
Bravo Emmanuel pour cette synthèse
La Commission Van der Layen a effectué un travail considérable dans un contexte particulièrement difficile. Ce qui pêche dans toute ces affaires, ce sont les petits jeux « perso » de nombreux Etats-membres.
J’ai participé le 13 septembre au débat sur son discours au CESE (Conseil Economique Social et Environnemental) à Paris et ai effectué 2 commentaires, malheureusement restés sans réponse de la part de l’animateur :
– La guerre en Ukraine ne fait-elle pas craindre une régression dans l’application du Pacte Vert, du fait du recul de certains Etats-membres : réouverture des centrales à charbon, augmentation des flux de GNL, subventions massives des carburants en Suède, capitulation des Pays-Bas quant aux objectifs de réduction de l’azote en agriculture, etc..
– Les orientations géopolitiques de l’UE face à la Chine et aux pays de la « logique de blocs » mentionnée par la Présidente de la Commission (ou du « Sud global ») ne sont-elles pas victimes des petits arrangements bilatéraux des Etats-membres qui leurs sont souvent contraires ?
Très cordialement.
Patrick Salez
Béat de la crèche qui vous nourrit vous perdez tout sens critique.
Le COVID pour laquelle l’UE a payé et payent encore pour plusieurs années des sommes astronomiques
La guerre en Ukraine qui pour le bénéfice du « Deep State » états-uniens fait des ravages dans les populations Ukrainiennes et Russes et a couté aux entreprises Françaises seulement un montant de l’ordre de 100 Milliards d’Euro.
L’inflation pour laquelle la BCE n’a qu’un moyen la hausse des taux alors qu’elle vient pour une large part des hausses volontaristes des marges des entreprises.
Le Marché de l’électricité qui fait des ravages dans les industries.
L’immigration soutenue par les équipes de la Commission qui noie les pays et les cultures
L’abandon de l’Arménie pour mieux obtenir du pétrole de l’Azerbaïdjan pro-turque.
La lutte permanente contre la liberté d’expression et l’abandon des données Européennes aux états-uniens sans contrepartie.
Etc.
Une immense désertification de l’Europe dont vous vous réjouissez.
Honte à vous d’accepter d’être payé pour écrire ce panégyrique
Rien ne vous empêche d’être poli. Vous manquez d’une réelle lucidité et une absence de compréhension de la complexité lorsque vous lisez une analyse qui reste personnelle. Vous rendez vous compte de ce que vous écrivez ? Avez vous passé la crise Covid ? Vous acceptez l’agression de la Russie contre un pays ? Où voyez vous une desertification ? Votre idéologie que l’on reconnait sans peine vous aveugle. D’ailleurs vous critiquez mais emblez etre dans l’incapacité de proposer des solutions. Dans le cas contarire on vous attend.
Et non je ne suis pas payé. Au CECI nous sommes tous bénévoles. Contrairement à vous. Voyez combien vous avez tout faux. Rattraperez vous ?
Emmanuel Morucci
L’Union européenne a annoncé, ce mardi 26 septembre, une aide humanitaire de cinq millions d’euros à destination du Haut-Karabagh, une région séparatiste de l’Azerbaïdjan à majorité arménienne. Récemment reprise par le pays, sa population fuit par milliers vers l’Arménie voisine.