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De la commémoration à la célébration, de la guerre à la paix
Aujourd’hui 8 mai les pays d’Europe occidentale ont commémoré la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. C’était la fin de la seconde guerre mondiale sur notre continent. Demain 9 mai nous allons célébrer la paix et la naissance de l’Union européenne. Les deux dates, même séparées par cinq années de dialogue, de tractations, de tensions, de négociations, de reconstruction ne peuvent être dissociées.
Robert Schuman, dans la déclaration du 9 mai 1950 affirme notamment : « nous n’avons pas eu l’Europe, nous avons eu la guerre », quelle vérité. En effet, après la première guerre mondiale l’Europe fédérale était déjà un projet mis à mal par l’émergence du fascisme et du nazisme en Europe.
Les auteurs ? Peu se souviennent des propos de Sir Winston Churchill européen de la première heure, de ceux d’Aristide Briand, « le pèlerin de la paix », à la Tribune de la Société des Nations Unies, des travaux du Comte autrichien Richard de Coudenhove-Kalergi en faveur de la création d’États Fédérés d’Europe et fondateur du Mouvement Paneurope, du diplomate français Alexis Léger, plus connu sous son nom de poète, Saint-John Perse qui rédigera le premier projet significatif d’union fédérale européenne, de la féministe et pacifiste française, oubliée de l’histoire, Louise Weiss, fondatrice du journal « L’Europe nouvelle ». Et bien d’autres.
Ainsi l’Europe n’est pas une idée récente et on peut remonter bien plus loin dans notre histoire commune pour en trouver les signes.
Par le projet européen qui ré-émerge après la guerre, nos générations ont bénéficié de 70 années de paix alors qu’il ne se passait, auparavant, pas plus de 30 ans en moyenne sans qu’une guerre ne se déclare entre pays européens.
Une seconde phrase de Robert Schuman, inspirée par Jean Monnet, nous ramène aux réalités de notre époque : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait ». Quelle vérité à nouveau.
La solidarité de fait est une réalité et l’on s’en réjouit. Elle existe même si, parfois, elle est mise à mal. On le voit avec le Brexit et en ce moment avec la crise épidémique du coronavirus. Mais en même temps l’UE d’aujourd’hui est présente, elle fédère les grandes orientations des 27 pays membres.
Pas toujours facile mais la citoyenneté commune est une réalité comme la création de la CECA s’est continuée en une économie plus intégrée, une monnaie unique et la capacité de parler avec le reste du monde et notamment les grandes puissances.
Est-ce suffisant ? Non bien sûr et on le voit tous les jours, l’UE et les pays membres doivent aller plus loin est plus vite. Mettre de côté des égoïsmes nationaux stériles sans pour autant s’éloigner de la subsidiarité érigée en principe est notre devoir commun.
Le monde d’après le coronavirus ne sera plus le même. L’Union des pays européens doit porter, par ses valeurs et son modèle original et non achevé la pensée d’une planète qui portera plus attention aux personnes, au bien commun, à l’environnement et à la paix. C’est cela l’esprit européen de Robert Schuman.