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Rencontre avec Martine Méheut, fondatrice de Citoyennes pour l’Europe.
Pouvez-vous nous présenter « Citoyennes pour l’Europe » ?
L’association Citoyennes pour l’Europe propose aux Européennes de vivre en citoyennes responsables et décidées à orienter l’avenir de l’Europe conformément à leurs attentes. C’est un réseau de femmes et d’hommes désirant motiver les citoyennes pour donner vie à une Europe humaine, pluraliste et démocratique. Son objectif consiste à mettre l’Europe au cœur des citoyennes et les citoyennes au cœur de l’Europe au quotidien. Il est important que l’association regroupe des membres de différents pays européens puisque plus que jamais il nous faut apprendre à conjuguer la diversité de nos identités culturelles pour vivre notre citoyenneté européenne. Les activités ont lieu à Paris, Berlin, Bruxelles et bientôt en Italie, en Pologne, en Suède. L’association compte une centaine de membres actifs mais son journal hebdomadaire et son information « DEMETER » sur les questions environnementales européennes sont envoyés à plus de 1200 personnes.
Quelles circonstances vous ont amenée à la créer ?
Différentes responsabilités dans des associations en faveur de l’Europe m’ont aidée à comprendre que si si peu de femmes s’engageaient pour faire progresser l’Europe ce n’était pas parce qu’elles ne croyaient pas dans le projet, mais plutôt parce qu’elles s’en sentaient éloignées et qu’il restait extérieur à leur vie. J’ai donc créé cette association avec trois autres femmes pour que les Européennes accèdent à la parole et à l’action.
Quelles sont les principales activités de Citoyennes pour l’Europe ?
Des débats sous formes de Cafés Citoyennes pour l’Europe, des manifestations culturelles, des colloques et tables-rondes, des animations à l’occasion de certaines fêtes comme la Journée de l’Europe, la Journée internationale des droits de la femme, la Journée européenne de la science, etc., des projets amis aussi une participation à des actions menées avec des associations partenaires.
De quelle réalisation êtes-vous la plus fière ?
Je suis très touchée d’avoir décidé Madame Barbara Hendricks à venir de la Suède le 9 mai dernier pour animer, dans le cadre de Citoyennes pour l’Europe, un débat sur le rôle des femmes pour faire progresser l’Europe. Et je suis très heureuse qu’elle accepte de revenir prochainement pour la même raison.
Quelles difficultés rencontrez-vous ?
La principale difficulté consiste à nous faire connaître car je constate que rien ne remplace le contact personnel.
L’Europe serait-elle féminine ?
Vivant dans la civilisation qui a permis une condition féminine inégalée, les Européennes ont aujourd’hui la possibilité d’exercer les pouvoirs que leur donne la démocratie européenne. Huit femmes maintenant dirigent un des États de l’Union européenne. Madame Ursula van der Leyen préside la Commission européenne et Madame Christine Lagarde préside la Banque centrale européenne. Ces femmes exercent des rôles modèles certes, mais pour autant l’Europe n’est ni féminine ni masculine bien qu’elle ait été trop longtemps gérée presque uniquement par des hommes. L’Europe manque de chair et c’est pourquoi il paraît aujourd’hui si important d’en venir aux questions qui peuvent donner du goût à l’Europe : qu’est-ce que l’art de vivre en Europe ? Quelles valeurs porte la civilisation européenne ?
Notre devise « Écouter et faire entendre » veut inciter les Européennes à prendre leur part dans ce questionnement sur l’anthropologie européenne qui a permis d’espérer tant de l’humain tout en mesurant les exigences que cela implique.
Selon vous, quelles sont les priorités de l’Union européenne aujourd’hui ?
L’Union européenne se trouve devant trois impératifs auxquels elle doit répondre sous peine de perdre son autonomie et sa spécificité : il lui faut réussir son Green Deal pour convaincre ses citoyens de son utilité, parvenir à une souveraineté dans la Défense pour rester une puissance respectée dans le concert mondial et maîtriser le numérique pour garder sa liberté.
Si vous aviez la possibilité de prendre une décision au niveau européen, quelle serait-elle ?
Obtenir de quitter les décisions à l’unanimité au Conseil européen pour permettre d’avancer grâce à des décisions à la majorité qualifiée.
Auriez-vous un message à transmettre ?
Avoir vis-à-vis de l’Europe l’attitude que se souhaite Michel Serres : « Les crises que nous traversons, les inquiétudes qu’elles suscitent, je les entends comme des plaintes émises en travail de gésine. Je chéris la mère, j’accueille l’enfant. Puissé-je améliorer sans cesse ma pratique de médecin accoucheur, mon devenir sage-femme. » (Le gaucher boiteux p. 46)